Annick TEYSSEDRE, Coordinatrice Education nationale Télémaque

Annick TEYSSEDRE, Coordinatrice Education nationale

« J’ai passé 40 ans dans l’éducation nationale ( par choix et avec beaucoup de plaisir), d’abord professeur de mathématiques puis chef d’établissement. Au moment de mon départ en retraite, Gaëlle Simon m’a demandé si je voulais bien assurer le suivi scolaire des élèves pris en charge par Télémaque. J’ai accepté sans hésiter et rapidement, devant l’ampleur de la tâche et au regard de mes nombreuses occupations de retraitée, j’ai demandé de l’aide, Marie Claude Philippe a accepté et je l’en remercie.
C’est au nom de toute l’équipe Télémaque que j’adresse un grand merci aux personnels de direction de ces établissements qui nous accueillent avec beaucoup d’enthousiasme, qui participent au repérage des élèves, qui sollicitent les référents, organisent les rencontres avec les tuteurs. Comme nous, ils pensent que l’égalité des chances reste un véritable enjeu de la société.
Enfin, toute notre reconnaissance à tous les référents qui suivent les élèves au quotidien, qui croient en eux, qui les aident à prendre confiance, à se projeter dans l’avenir, ils les accompagnent dans leurs projets d’avenir, ils donnent de leur temps. Sans cet œil bienveillant sur le quotidien des élèves, Télémaque ne serait pas ce qu’il est.
En quelques mots, voici ce qui m’a conduit à vivre l’expérience Télémaque:
Il y a 10 ans, j’étais principale au collège Victor Grignard, j’ai été contactée par Patrick Gagnaire qui débutait l’histoire Télémaque à Lyon après Paris. J’ai tout de suite adhéré au projet pour deux raisons essentielles:

La première est que dans les établissements dits « difficiles » (ZEP, REP, REP plus) de nombreux dispositifs sont mis en place pour les élèves en difficulté, les élèves décrocheurs, les élèves perturbateurs mais les bons élèves sont souvent « oubliés » même si nous essayons de valoriser leur réussite.

La deuxième est qu’après de nombreuses années passées dans ce type d’établissement, je me suis rendu compte que les élèves n’avaient que très peu de projets d’avenir par absence de modèle. Dans les familles, il n’y avait ni ingénieur, ni directeur, ni chef de projet…Et surtout personne ne transmettait l’idée qu’on pouvait aimer son métier et même s’y épanouir. Une partie essentielle de notre mission était donc de leur faire découvrir un autre monde, une partie de la société qu’ils ignorent et de les aider à construire un vrai projet d’avenir. C’est ainsi que le présence des tuteurs prenait tout son sens.

Je n’ai  pas eu de difficulté à convaincre les équipes, ces valeurs nous les partagions tous, et les référents volontaires n’ont pas manqué. J’ai vécu avec eux de belles expériences, j’ai vu des élèves se construire, prendre confiance, s’engager dans de belles aventures et cela vers un avenir qu’ils ont choisi.
J’ai côtoyé des tuteurs quelquefois un peu désemparés, qui eux aussi découvraient un autre monde, « Il ne répond pas à mes messages », « Il a oublié le rendez-vous », « Il ne sait pas faire de vélo »… Les codes sociaux n’étaient pas les mêmes, il a fallu que chacun fasse un pas vers l’autre et souvent de vraies relations se sont construites. Pour moi le rôle de chacun reste essentiel dans la réussite de ces jeunes, ces regards croisés et toujours bienveillants les aident à grandir et à aborder leur vie d’adulte en ayant fait de véritables choix.
Un grand merci à tous pour votre engagement dans cette belle aventure. »

Annick TEYSSEDRE