« Télémaque a commencé à me suivre il y a huit ans. Moi, petit 4ème aux bonnes notes d’un collège de Clichy-sous-Bois, je ne savais pas encore tout ce que cela allait m’apporter. Mais il y a une chose que j’avais alors comprise : Télémaque était là pour m’aider. Non pas seulement pour m’aider financièrement, mais surtout pour me donner ce qui m’avait toujours manqué : la force de conviction, la confiance en moi, quelqu’un pour me guider et donner sens à l’existence. C’est aussi parce que j’ai eu la chance d’avoir un tuteur formidable, à l’écoute et plein de bons conseils que j’ai pris autant confiance en moi : présent, confiant, intéressé, j’ai compris grâce à lui que j’avais des choses à dire.
Il me rappelait souvent que je pouvais y arriver, que j’avais déjà fait du chemin. C’est pourquoi vacances après vacances j’ai pris des cours de soutien. Pour rattraper mon retard, pour être meilleur qu’avant et ne pas me laisser abattre par la difficulté. Mais ce que m’a aussi apporté Télémaque, c’est une ouverture culturelle.
La première fois que je suis allé à Paris pour rencontrer Bruno, nous nous étions fixés rendez-vous devant l’Opéra. C’était une des premières fois que je voyais l’Opéra. J’ai découvert avec Bruno de nombreux lieux parisiens et visité de nombreux musées. Cette ville qui me paraissait si loin depuis ma banlieue, derrière son rideau de transports en commun, gagnait en clarté grâce à lui. J’ai mieux compris l’art, j’ai aimé discuter avec mon mentor.
Ces années de mentorat au lycée comptent parmi mes plus beaux souvenirs à n’en pas douter. À Henri IV que j’avais intégré dans une licence innovante, j’ai dû à nouveau faire force de volonté pour réussir. Mais je me répétais sans cesse une chose : je n’avais pas fait tout ce chemin pour me laisser abattre. Et j’ai travaillé, encore et toujours.
Si aujourd’hui je suis à l’École Normale Supérieure, c’est parce que j’y ai cru. Ou plutôt, parce que Télémaque m’a aidé à y croire. Est-ce que j’imaginais ce parcours quand j’étais au collège ? Certainement pas. Je n’imaginais pas aller aussi loin, et certainement pas occuper une place telle que celle que j’occupe aujourd’hui. À savoir si le pari est gagné, je dirais que c’est plus que cela. Il a été dépassé, et très largement même ! Je fais plus que ce que je n’aurais jamais pu espérer faire alors. »
Mikaël QUESSEVEUR.